Les températures à la baisse sur Besançon signalent la fin de l’été, et avec elles, souffle le renouvellement de l’air. Profitons de ce basculement de saison pour revenir sur la période estivale où, comme dans de nombreuses villes françaises, Besançon a été confrontée à des épisodes de pollution à l’ozone.
Pourquoi c’est important ?
Qualité de l’air ambiant, que disent les chiffres ? La tendance va globalement à une amélioration de la qualité de l’air depuis plusieurs années. Mais le niveau d’ozone en basse atmosphère reste trop élevé. Ainsi, au cours des quinze dernières années en France, les teneurs en particules fines et dioxyde d’azote ont diminué de moitié, tandis que, dans le même temps, celles de l’ozone (O₃) ont augmenté, en partie dû aux épisodes de canicules.
En région Bourgogne-Franche-Comté, c’est la ville de Besançon qui a vécu le plus de journées avec un indice de l’air « dégradé » en 2023 : 74 jours au total. Précisément sur l’ozone : « La valeur cible pour la santé humaine, en moyenne sur 3 ans, fait apparaître une zone de dépassements située notamment au centre-est de la région, côté ex-Franche-Comté, de Besançon à Lons-le-Saunier, ainsi que sur le secteur Belfort-Montbéliard », décrit ATMO Bourgogne-Franche-Comté, l’association régionale de surveillance de l’air, dans son dernier bilan, publié en juin 2024.
Les polluants de l’air changent avec les saisons, et si l’hiver est concerné par la pollution du chauffage au bois individuel, le printemps par les nitrates agricoles et les oxydes d’azote du trafic routier, en été, c’est l’ozone, favorisé par la chaleur et l’ensoleillement, qui alerte les services sanitaires.
En grande quantité, ce gaz peut ainsi devenir toxique. Selon l’Agence Européenne de l’Environnement, en 2021, 22 000 décès prématurés en Europe seraient imputables à la pollution à l’ozone. En particulier, l’air pollué vient renforcer des problèmes respiratoires existants.
Origine de l’ozone : le réchauffement planétaire, facteur aggravant
Les facteurs d’émission de l’ozone sont multiples : trafic routier, activités industrielles et phénomènes météorologiques, les périodes de forte chaleur contribuant à la production d’ozone. En effet, l’ozone n’est pas directement relâché dans l’atmosphère : ce sont des précurseurs, les oxydes d’azote et composés organiques volatils, qui en sont à l’origine. Un contexte de fort ensoleillement avec peu de vent va encourager la formation de l’ozone. Les feux de forêts engendrent aussi l’émission de gaz précurseurs de l’ozone, de même que le méthane généré par les activités humaines ou par la biosphère (zones humides).
La tendance n’est probablement pas prête de s’inverser, le réchauffement planétaire en cours laissant présager, dans le futur, la poursuite de la hausse de l’ozone dans l’air ambiant.
Que peut-on faire ?
La commune de Besançon met à disposition des fiches de bonnes pratiques, et la Préfecture est en mesure de déclencher des alertes. Dans ce cas, il s’agit d’incitations à limiter les déplacements, à prendre les transports en commun, à ne pas brûler de végétaux. ATMO BFC propose également un suivi cartographique des seuils sur son site internet.
De manière générale, les zones les plus polluées sont celles où l’activité humaine est la plus importante. Néanmoins comme l’ozone voyage sur de longues distances, une approche globale est nécessaire. Les préconisations de l‘Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) plaident donc pour le maintien des dispositifs de surveillance sur l’exposition chronique et pour une lutte coordonnée à l’échelle internationale.
Image d’illustration : Rue de la Prévoyance, à Besançon, des instruments de mesure alimentent en données le réseau d’alerte de l’ATMO.