Étudiante en région parisienne, Banassa Bamba était auparavant passée par la capitale comtoise de 2020 à 2024. À vingt-neuf ans, cette jeune femme originaire de Côte-d’Ivoire y a passé et obtenu avec succès un master en sociologie. Lorsqu’elle a été retrouvée égorgée dans l’appartement de son ex-compagnon le 1er mai à Stains, l’émotion fut donc considérable dans sa première ville d’adoption. D’autant plus que le principal suspect est en fuite, renforçant l’idée d’un féminicide. Une tragédie qui amène à nouveau bien des questions, notamment quant au traitement de ces crimes et des réactions qu’ils suscitent dans la société. C’est donc en sa mémoire et pour réclamer justice qu’une mobilisation était organisée ce samedi, avec ses proches et soutiens.
Aux discours et pancartes, se sont rapidement ajoutées les larmes. Place de la Révolution, deux cents personnes tenaient à être présentes « pour ne pas rester indifférent·e·s face à la situation ». L’Association des Étudiant·e·s Ivoirien·ne·s de Besançon (AEIB) est bien sûr très engagée, avec à ses côtés de multiples partenaires : la Mairie, les diasporas congolaise, togolaise et camerounaise, le labo de socio/anthropho à l’université et le pôle gérontologie au CHRU Minjoz, ou encore des organes de jeunesse comme « Solidaires » ou des références féministes telle que « Solidarité Femmes ». Toutes et tous ont eu un mot pour évoquer Banassa, une personne décrite comme humaine, généreuse, forte, s’inscrivant dans un cursus professionnel empreint d’éloges.
La tristesse, l’incompréhension, la colère, sont aussi là. Aline Chassagne, adjointe PCF à la culture, fera ainsi part de son « bouleversement » et « d’un profond sentiment d’injustice ». D’autres, chez les syndicats en particulier, mettront en cause une réalité patriarcale et politique, perdurant à la faveur d’institutions et de médias qui perpétuent les schémas de domination. « Cette disparition brutale ne touche pas que la communauté ivoirienne, mais l’ensemble des étudiant·e·s et au-delà », rappellera également Daherou Fare, président de l’AEIB, avant la marche. Formant une boucle jusqu’à Granvelle, les participant·e·s scanderont « justice pour Banassa », « non à l’impunité », ou « on veut la vérité ». Avant un dépôt de gerbes, devant la statue de Jenny d’Héricourt.
Illustration d’en-tête : Aperçu de la tête de cortège, Grande-Rue.