Assemblée populaire, pot de départ, points de blocages… À Besançon, les premières dates d’une rentrée sociale explosive

Partout en Franche-Comté, l’effervescence monte à l’approche du 10 septembre. Si le mouvement se veut décentralisé et protéiforme, il rallie progressivement l’ensemble des contestataires au régime Macron. À Besançon, la synergie est surtout marquée à gauche. Les échanges, entrevues, collages, s’y sont enchaînés ces dernières semaines, afin d’organiser la fronde. Alors que nombre de propositions affluent, certains rendez-vous ont d’ores-et-déjà été arrêtés. Une rentrée sociale potentiellement explosive, que « le Ch’ni » esquisse.
– Samedi 6 septembre à 10h00 au rond-point du bowling de Chalezeule, grande « assemblée populaire ». Au sein de ce bastion « gilet jaune » depuis près de sept ans, participant·e·s, sympathisant·e·s et hésitant·e·s sont invité·e·s à une large concertation afin de décider quels axes locaux pourraient être engagés. « Celles et ceux qui en ont ras-le-bol et veulent faire quelque chose, c’est à ce moment là qu’il faut venir ! L’essentiel des résolutions concrètes, informations pratiques, réseaux de solidarités, devrait émerger à cette occasion » décrit une chasuble.
– Lundi 8 septembre à 17h30 amphi. Petit UFR-SLHS Mégevand, « assemblée générale étudiante ». Réuni·e·s le 4 septembre, une cinquantaine d’étudiant·e·s, enseignant·e·s et membres du personnel de « l’université Marie et Louis Pasteur » ont acté le lancement d’une grève et leur volonté d’occuper l’établissement. À l’appel des syndicats « CGT salarié·e·s/étudiant·e·s », « Union Nationale des Étudiant·e·s de France » et « SUD/Solidaires étudiant·e·s », cette réunion de concertation doit ainsi se dérouler pour décider collectivement des actions du 10 septembre.
– Lundi 8 septembre à 20h00 place du Huit-Septembre 1944, « pot de départ pour François Bayrou ». S’inscrivant dans les « casserolades » de la réforme des retraites, un rassemblement spontané est appelé devant l’hôtel de ville à l’occasion d’un vote de confiance au parlement. Un scrutin qui, sauf surprise, consacrera la chute du gouvernement, avec son premier ministre François Bayrou. « Pile entre l’assemblée populaire et le blocage général, c’est un acte préliminaire soft mais qu’on espère annonciateur de la suite ! » s’enthousiasme un étudiant.
– Mercredi 10 septembre, « indignons-nous/bloquons le pays ». Dès le petit matin, des points de rassemblements multiples et simultanés ont été envisagés en divers sites stratégiques de la ville ; à ce stade néanmoins, il est difficile d’appréhender leur évolution. La fac de Lettres Mégevand et plusieurs lycées devraient être perturbés, des piquets de grève sont également annoncés au sein de quelques entreprises. L’intersyndicale « CGT », « FO », SUD, « FSU », réunie ce lundi, a enfin soumis un projet de manifestation au départ de Révolution à partir de 13h00.
– Et après ? A minima, le jeudi 18 septembre promet d’être une importante journée de mobilisation. Les huit principales centrales se sont en tout cas accordées en ce sens, avec des applications à prévoir dans la capitale comtoise. D’ici là, d’autres épisodes notables ne sont pas exclus, en fonction des convergences, d’autant plus si la révolte parvient à se massifier et se pérenniser. Les équipes du média indépendant « le Ch’ni » ne manqueront pas de suivre les tenants et aboutissants sur Besançon, présentes sur le terrain pour restituer les intrigues de cette période inédite.
Illustration : Deux « gilets jaunes », au rond-point de Chalezeule le 30 août 2025.
Mise à jour du jeudi 4 septembre 2025 à 16h00 : Ajout de l’assemblée étudiante du 8 septembre, précisions sur l’appel intersyndical du 10 septembre.