Au Ministère de l’Intérieur, le souhait de censurer toute couverture des « violences urbaines »

Au cœur de l’été, le Ministère de l’Intérieur a tenté de promulguer en catimini un « schéma national des violences urbaines » afin de livrer les principales directives en cas « d’émeutes ». Un guide pratique de gestion, comprenant l’absence de sommation préalable à l’emploi de la force, mais aussi l’exclusion de la presse lors de tels évènements. Après les révoltes de 2023, une volonté affirmée de régler ce type de crise à huis-clos est ainsi actée. L’annonce avait fait grand bruit ces derniers jours, syndicats professionnels, associations de défense des droits humains, partis de gauche, dénonçant la mesure et annonçant l’engagement d’un recours devant le conseil d’État.

Devant le tollé suscité, les hauts-gradés finiront par accorder un rétropédalage en règle. Mais après des années d’atteintes aux libertés de la presse, cette nouvelle offensive semble claire, à l’approche d’un nouveau mouvement social potentiellement majeur. À Besançon particulièrement, les indépendant·e·s sont déjà la cible régulière d’entraves, menaces, violences, tant policières que judiciaires, dans le cadre de leurs missions d’information. Loin de nous dissuader, ces pressions et coercitions du pouvoir nous confortent dans la nécessité de notre présence. Le 10 septembre et au-delà, les équipes du média « le Ch’ni » continueront donc d’occuper le terrain sans relâche.


Illustration d’en-tête : échauffourées à Planoise, dans la nuit du 14 au 15 juillet 2022.