Besançon : une soirée latino-américaine pour soutenir la Croix-Rouge palestinienne

Ce vendredi 5 septembre, le grand kursaal accueillait une fête à l’ambiance latino-américaine. Une large partie des fonds collectés lors de la soirée est destinée à la Croix-Rouge palestinienne, une manière d’apporter un soutien moral et financier aux Palestinien·e·s alors que la situation humanitaire, à Gaza notamment, se détériore de jour en jour.

« Je n’ai pas le temps, dépêchez-vous ! » Sous ses allures bourrues, Francisco Daniels Rojas, président de l’association organisatrice, parviendrait presque à masquer une histoire longue comme un vieil hêtre comtois. Alors que la soirée n’a pas encore commencé, il déambule dans le kursaal, du hall à la grande salle, en passant par la buvette. L’homme est occupé et « stressé », selon l’une de ses collaboratrices.

Ce soir est un moment particulier pour lui. Car, une fois n’est pas coutume, l’établissement, bien connu des Bisontin·e·s, accueillait une fête à l’ambiance latino-américaine. Une soirée organisée par l’association Pablo Neruda Siglo XXI. Mais l’évènement n’avait pas seulement pour but de déguster de bons plats originaires d’Amérique du Sud et d’écouter de la musique latine. Les fonds récoltés au cours de la soirée seront reversés pour moitié à une association humanitaire : la Croix-Rouge palestinienne. Pour Francisco Daniels Rojas, la thématique a une résonance particulière : « Nous avons décidé de faire cette soirée en pensant au peuple palestinien. En particulier, les civil·e·s – femmes, hommes et enfants – qui sont en train de vivre un génocide à Gaza. La communauté internationale n’a pas été assez responsable, je pense qu’ils ont laissé faire. », estime-t-il.

Compte tenu de son histoire, Francisco Daniels Rojas tenait à mener une action concrète pour soutenir les civil·e·s palestinienn·e·s : « J’ai des enfants, j’ai des petits-enfants. Je suis aussi un ancien réfugié politique chilien. Je connais le fascisme, je connais la torture, les prisons et aussi l’exil politique… J’ai connu ça, et toute l’Amérique latine l’a connu. Voilà pourquoi nous avons fait une fête latina, pour toute l’Amérique latine, à l’attention du peuple palestinien. », poursuit le président de l’association Pablo Neruda Siglo XXI à Besançon.

Francisco Daniels Rojas, président de l’association Pablo Neruda Siglo XXI souhaite la bienvenue aux convives.


Solidarité en musique et en couleurs

Au cœur de la capitale comtoise, l’ambiance latine était bien au rendez-vous avec le groupe mexicain Triciclo Circus Band. Au-delà de la musique et de la convivialité, il s’agissait aussi d’aider tout en partageant un moment festif. Dans la salle principale, aux allures d’ancien opéra, les tables circulaires ont remplacé les habituelles rangées de chaises et l’estrade s’est transformée en scène musicale, illuminée de rouge et de vert, un hommage au drapeau palestinien.

Dans un coin de l’immense pièce, le stand de l’association France Palestine Solidarité de Besançon permettait aux convives d’acheter des pin’s, des drapeaux palestiniens, mais aussi de l’huile d’olive ou encore des épices venues du Proche-Orient. Pour l’un des responsables de l’AFPS, cette soirée est aussi l’occasion de mettre en lumière certaines actions menées à Besançon en soutien au peuple palestinien.

Il revient également sur l’épisode du drapeau palestinien hissé sur le parvis de la mairie en juillet dernier : « Nous avons lancé une campagne intitulée 1 000 drapeaux palestiniens à nos fenêtres puisque les élu·e·s de droite ont fait en sorte que le drapeau, hissé par la municipalité de Besançon, soit retiré. Nous souhaitons, à travers cette campagne, que la solidarité populaire des Bisontines et des Bisontins soit démontrée, que nous puissions mettre des drapeaux palestiniens partout à nos fenêtres, nos balcons. », lance-t-il.

Le groupe mexicain Triciclo Circus Band était mis à l’honneur lors de la fête.

Un rappel de la coopération historique avec la Palestine

Au cours de la soirée, Christophe Limes, vice-président du Parti Communiste Français du Doubs et adjoint municipal à la Ville de Besançon, est également revenu publiquement sur le projet et la coopération existant depuis plusieurs décennies entre Besançon et le camp de réfugiés palestiniens d’Aqabat Jaber, en Cisjordanie. Pour conclure son discours, il a aussi réaffirmé très clairement la position du PCF, s’étant opposé à la venue de l’écrivain Raphaël Enthoven à l’édition 2025 de Livres dans la Boucle, à laquelle l’actualité internationale et nationale est venue se greffer.


Illustration d’en-tête : Le Kursaal a revêtu les couleurs de la Palestine à l’occasion de la soirée.