Devant l’hôtel de ville, deux cents manifestant·e·s organisent le « pot de départ » de François Bayrou

Un « pot de départ » pour le premier ministre François Bayrou était ironiquement organisé ce soir, à l’appel du comité local « bloquons le pays » et avec le soutien de plusieurs syndicats, partis et associations. Une heure plus tôt, le vote de confiance à la politique du gouvernement confirmait une très large opposition parlementaire, à laquelle il n’a pas survécu. Devant l’hôtel de ville, place du Huit-Septembre 1944, plus de deux cents personnes se sont donc réunies. Presque un rassemblement de pure formalité, tant l’issue semblait jouée d’avance. Mais le manque de suspense et la pluie fine n’entameront pas la volonté de fête, entre bouteilles de champagne débouchées, musiques militantes et quelques vivas. « Maintenant, Macron, démission », entendait-on scandé.

Un important contingent étudiant était présent, venu d’une assemblée tenue de 17h30 à 19h30 à l’UFR-SLHS. Dans un amphithéâtre Petit bondé, le blocage des sites Mégevand et Canot a été voté à une large majorité. Là non plus, l’issue n’est pas une surprise, tant la fac de Lettres est depuis toujours l’épicentre de la contestation. Mais, rapidement, les célébrations ont laissé place à une gueule de bois, ainsi que l’ont exposé les quelques prises de parole. Car si le fait « d’avoir viré Retailleau, Darmanin, Valls, est une joie qu’on ne boude pas », beaucoup savent que les lendemains sont incertains. « La mobilisation va-t-elle prendre, une nouvelle composition avec des têtes encore pires est-elle possible, une éventuelle dissolution peut-elle amener l’extrême droite au pouvoir… »

Un bruissement qui a couru jusqu’à la dispersion, entrecoupé de vas-et-viens policiers et d’un groupe de quatre adolescents criant « vive Bardella ». Pour Alexis Poyard de « la France Insoumise » (LFI), l’heure est à la mobilisation. « Afin d’amener à la mise en place d’un programme au service du plus grand nombre, c’est maintenant que ça commence. Par le rapport de force instauré dans la rue, en s’inscrivant sur les listes électorales, en constituant un front commun. Le départ d’un responsable, aussi funeste soit-il, est un soulagement, mais derrière, on doit s’assurer que les mesures combattues ne reviennent pas par la fenêtre avec un sosie. En parallèle des luttes sociales dans lesquelles nous nous impliquons, nous amenons aussi dès maintenant une dynamique politique qui va très vite surgir ».


Illustration d’en-tête : Aperçu du rassemblement, place du Huit-Septembre 1944.