Après deux jours de blocus à l’UFR-SLHS Mégevand, les étudiant·e·s votent la reprise des cours en maintenant l’occupation

La proposition avait été largement adoptée le 8 septembre, avec une entrée en vigueur à partir du 10 afin de « bloquer le pays ». « L’objectif, c’est de suspendre le fonctionnement normal de l’université. Sans cette résolution, on sait que bon nombre d’enseignant·e·s ne se seraient pas mouillé·e·s. Ça aurait signifié une continuité des cours, avec de potentielles répercussions pour celleux qui y étaient absent·e·s. Il était important que tout le monde puisse participer à cette date, sans subir de conséquences néfastes. Une nécessité, qui se double d’une volonté de constituer un foyer idéal pour mener la lutte » résumait alors une oratrice et figure de la contestation. Mercredi dès l’aube, une cinquantaine d’étudiant·e·s s’activaient donc pour interdire les principales entrées du site Mégevand.

Cette impulsion aura en effet probablement permis le concours d’une part significative des étudiant·e·s dans la manifestation-monstre de l’après-midi, aux côtés des lycéen·ne·s et autres jeunes. Le soir-même une nouvelle entrevue reconduisait l’opération, en réglant également le déroulement de la vie quotidienne : répartition des tours de garde, organisation d’ateliers pour confectionner des supports revendicatifs, bons plans pour l’approvisionnement alimentaire… « Depuis l’extérieur, difficile de rater cette effervescence. La façade a été redécorée, entre banderoles et drapeaux palestiniens » explique une militante « SUD/Solidaires Étudiant·e·s ». Mais à l’occasion d’une assemblée particulièrement bondée hier jeudi, cet horizon a été finalement rediscuté.

« Il y avait encore une très large proportion pour continuer ainsi, mais aussi une vingtaine de personnes qui a défendu vigoureusement la reprise… Souvent juste par opposition idéologique, parfois avec des arguments comme l’impact sur la rentrée ou le sort des apprenant·e·s demeurant loin de Besançon. Après plus d’une heure de débats, on a acté la réouverture de l’établissement et le retour en classe, mais aussi l’obtention de l’amphithéâtre Donzelot afin de conserver un espace dédié au militantisme » expose une membre de la tribune. Les entraves et apparats retirés dans la foulée, les « travaux dirigés » devraient dès lors reprendre ce vendredi. Sans signifier la mort du mouvement, ni l’éventualité d’un nouveau « siège » par exemple lors des grèves du 18 septembre prochain.


Illustration d’en-tête : Assemblée générale du mercredi 10 septembre à 19h15. Plus de 400 personnes ont assisté à cette AG
Antoine Mermet/Hans Lucas.