« Sois jeune et bats-toi ! »

Lors d’une assemblée générale qui s’est tenue hier mercredi à l’amphithéâtre Donzelot, les étudiant·e·s de l’UFR-SLHS Mégevand ont décidé du blocage et de l’occupation de l’établissement pour la journée de mobilisation du 18 septembre. Une issue plébiscitée par l’ensemble des organisations syndicales présentes, dont « l’Union Nationale des Étudiant·e·s de France », la « CGT Salarié·e·s/Étudiant·e·s », « SUD/Solidaires Étudiant·e·s », mais aussi, fait exceptionnel, le « Bureau des Associations Franc-comtoises ». L’occasion d’une tribune pour en expliquer les raisons, que nous avons ici retranscrite.

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« Sois Jeune et bats-toi !

Nous, étudiant·e·s, avons décidé de bloquer la fac pour dire stop aux politiques de Macron, qui condamnent notre génération à la précarité, à la guerre, à la catastrophe climatique et à la complicité de génocide en Palestine.

Depuis son arrivée au pouvoir, les réformes qui s’attaquent à l’université publique s’accélèrent et se durcissent. Sélection à l’entrée et en master, baisse des bourses, coupes dans les financements et restriction des accès pour les étudiant·e·s étrangers/étrangères : tout cela met en péril la production et l’accès au savoir. Faire preuve d’inaction et rester dans le déni en croyant s’en sortir individuellement, c’est croire en l’illusion que les classes dominantes nous vendent.

La précarité étudiante explose. De plus en plus d’entre nous n’ont plus les moyens de se nourrir correctement, de se chauffer, ou même de se loger. Certain·e·s dorment à la rue. Face à cette réalité, notre passivité devient notre pire faiblesse. Le gouvernement nous veut dociles : chair à canon pour ses guerres, chair à patron pour ses entreprises. Une jeunesse qui se tait et obéit, qui accepte.

Nous choisissons de dire non. Bloquer, c’est s’opposer à cette politique autoritaire et antisociale. Notre mobilisation s’inscrit dans un mouvement international qui refuse de voir les peuples opprimés, notre avenir sacrifié, nos droits piétinés.

Le blocage n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas juste annuler les cours, c’est créer un espace pour se retrouver, s’informer, discuter, s’organiser. Un jour de cours en moins ne vous fera pas rater votre diplôme. Mais un jour de plus sans réagir, c’est un jour de gagné pour celleux qui détruisent l’espoir.

Rien n’est possible dans un monde génocidaire. Dans un contexte mondial de guerre, de montée du racisme et de destruction écologique, la Palestine devient un point de ralliement. Elle incarne la résistance, l’internationalisme et l’exigence de justice universelle. La mettre au coeur du 10 septembre, c’est donner une orientation claire : notre lutte n’est pas seulement sociale, elle est aussi profondément anticoloniale et antiraciste.

Par ce qu’une autre université est possible : Gratuite, éthique et accessibles à toutes/tous. Où les étudiant·e·s ont des moyens d’études et de vie digne. Où la liberté académique est la norme (pas de contrôle des enseignements par l’État).

De l’argent pour les facs et les lycées, pas pour les flics, l’armée ou Israël. Fac bloquée ! Fac occupée ! Contre la précarité, l’autoritarisme et la complicité au génocide ».


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Illustration d’en-tête : Blocage de l’UFR-SLHS Mégevand et assemblée générale improvisée devant l’établissement, dans la matinée du 10 septembre 2025 – Antoine Mermet/Hans Lucas.