En marge de la venue de Raphaël Enthoven, un contrôle au faciès qui passe mal

Décidément, la venue du « philosophe » Raphaël Enthoven le 20 septembre dernier à Besançon n’en finit pas de provoquer des remous. Si les atteintes aux militant·e·s de la cause palestinienne ou à une autrice jugée rebelle ont surtout suscité le désintérêt de la presse mainstream, cette dernière n’a finalement pas davantage échappé à la vague de répression arbitraire qui s’est abattue. C’est ce que rapporte une journaliste web de « l’Est Républicain », propriété de la multinationale bancaire « Crédit Mutuel ». Si les principaux titres étaient conviés sans encombre à l’évènement, le dispositif particulièrement lourd n’a pas manqué de renouer avec quelques réflexes douteux.
Malgré une accréditation et un titre, l’intéressée devra ainsi se soumettre à trois vérifications poussées de la part d’agent·e·s de police et de membres de la sécurité privée, s’emporte la section du « Syndicat National des Journalistes » (SNJ), branche de « SUD/Solidaires », dans un communiqué publié le 24 septembre dernier. Là où la situation est délicate, c’est que ces mesures n’ont visé que cette seule professionnelle, qui a, surtout, la caractéristique d’avoir été la seule femme racisée présente. Un pur contrôle au faciès, en somme. Une fois n’est pas coutume, mais de manière absolument légitime, le dérapage a soulevé une indignation immédiate et générale.
Le média local et indépendant « le Ch’ni » s’associe pleinement à la dénonciation de cet énième acte d’entrave et de discrimination, soutenant sans réserve la journaliste visée. Tout en rappelant que cette exaction s’inscrit dans une logique systémique, désormais aisément observable dans le sillage des mouvements sociaux de la région. Ainsi, pas plus tard que le 10 septembre dernier, lors d’interpellations, l’usage, de la part de fonctionnaires de la police nationale, de propos misogynes à l’encontre de manifestant·e·s et d’obstructions violentes visant notre reporter qui documentait ces faits, était déjà rapporté par nos soins.
Illustration d’en-tête : Aperçu de militant·e·s pour la cause palestinienne arrêté·e·s à un barrage policier, avenue Arthur Gaulard.