Besançon : 1 500 manifestant·e·s contre le gouvernement, au moins trois gardes à vue

Fortes de la chute du gouvernement Bayrou, les principales organisations syndicales ont renouvelé leur souhait d’un retrait complet et immédiat des mesures délétères reprises par le désormais premier ministre Sébastien Lecornu. Mais après un temps d’échanges infructueux, une nouvelle date était fixée ce jeudi afin que ces revendications s’expriment plus largement et dans la rue. Si les journées des 10 et 18 septembre ont été significatives en la matière, celle du 2 octobre fut en revanche nettement plus clairsemée. Au rendez-vous à 13h00 parking Battant, les rangs étaient ainsi dégarnis, notamment ceux des lycéen·ne·s et étudiant·e·s qui constituaient jusqu’alors un véritable fer de lance. Au final, ce sont 1 500 protestataires qui ont défilé dans les rues du centre-ville.

Loin des mobilisations monstre qui se sont imposées ces dernières semaines, c’est un défilé mesuré en tout point qui s’est constitué sur Besançon. Beaucoup de participant·e·s interrogé·e·s s’attendaient à un essoufflement, la reprise ayant été peu suivie dans les boîtes. « Il y a presque quinze jours depuis la précédente grève, il ne faut pas s’étonner que les gens ne suivent plus » tranche un ouvrier dans le découpage industriel et sympathisant de « Lutte Ouvrière ». Même désenchantement du côté de la faculté de Lettres bloquée ce matin, où la plupart des protagonistes se refusaient même à côtoyer le pavé. « On attend toujours les communiqués et le soutien suite à la répression inouïe qui s’est abattue, donc sur ce coup on va passer notre tour » lâche ainsi l’un d’eux.

Pour ce qui est de la répression, les chiffres n’ont pas été plus légers. Dès le petit matin au rond-point de Chalezeule, un dispositif était dépêché afin d’interdire tout regroupement prolongé. Bis repetita avec la « casserolade » à 10h00 devant la Préfecture, où une petite dizaine de téméraires s’étaient associé·e·s ; trois ont été interpelé·e·s, dont le « gilet jaune » Frédéric Vuillaume. Pendant ce temps, au lycée C.N. Ledoux, une altercation a éclaté entre élèves et uniformes, quand ces derniers ont repoussé le barrage filtrant à l’entrée principale. Jusqu’à l’arrestation, lors de la dispersion place de la Révolution, d’un jeune graffeur, pour une simple « vérification d’identité ». Une somme de coercitions, poussant une bonne centaine de personnes à camper devant le commissariat dès 16h00.


Illustration d’en-tête : Aperçu du cortège, quai Adolphe Veil-Picard.