Michel Cordillot, une histoire de l’internationale ouvrière

Dans le cadre de conférences régulièrement organisées par « les Ami·e·s de la Maison du Peuple », Michel Cordillot était invité ce jeudi 16 octobre à Besançon. Spécialiste des mouvements syndicalistes et sociaux, il a longuement abordé la question de « l’Association Internationale des Travailleurs » (AIT). Une organisation fondatrice dans l’émergence d’une très large partie des structures aujourd’hui classées à gauche, toutes étiquettes confondues. « Cet héritage se retrouve dans toutes les formations que nous côtoyons au quotidien, à part égale ». Pour cet universitaire qui a passé plus de cinq années dans la capitale comtoise, il était aussi inévitable d’évoquer le poids de cette effervescence intellectuelle et politique foisonnante au niveau local.

« En région Franche-Comté singulièrement, cette synergie s’est rapprochée non pas de Paris mais de la Suisse. Les fers de lance étaient dans l’horlogerie, un petit monde qui de ce côté-là ne connaît pas les frontières. Ce qui nous parle aujourd’hui, quand on sait que l’Helvétie s’est tournée vers Bakounine. Mais au milieu et à la fin des années 1860, ça n’avait pas de sens. Personne ici ne se disait spécialement proudhonien, blanquiste ou marxiste, y compris durant la tentative de Commune. L’un des fondateurs de l’AIT se nomme Séverin Robert, qu’on retrouvera impliqué dans toutes les batailles de l’époque. Candidat aux municipales sur une liste radicale, il raflera près d’un tiers des voix ! Avant que, comme partout, sa section ne décline pour disparaître » note encore l’historien.

Un débat riche, dont vous pourrez retrouver prochainement la captation intégrale
sur le site de « radio BIP/média 25 ».


Illustration d’en-tête : Michel Cordillot, historien (à gauche) et Georges Ubbiali, pour « les Ami·e·s de la Maison du Peuple »  (à droite).