Mustafa Çakici, du tragique au médiatique

Pendant plus d’un an, votre journal local et indépendant était bien seul à documenter les dérives observées au sein du « collectif Palestine de Besançon ». En effet, après notre enquête parue le 22 octobre 2024, aucun autre titre, local ou national, ne tiendra compte de ces révélations, la plupart allant même jusqu’à manier l’art de la dissimulation. Face à l’omerta politico-médiatique, aux campagnes de harcèlement puis aux menaces de mort, « le Ch’ni » a tenu, tant bien que mal, considérant le bien-fondé et l’intérêt majeur de ses informations. Jusqu’à ce que les références « StreetPress » et « Mediapart » se penchent à leur tour sur la question, alertées par la starification d’un certain Mustafa Çakici au sein de la « Global Sumud Flotilla ».
Un premier et un deuxième articles sont publiés le 16 octobre, provoquant une onde dans les rédactions. À la faveur d’une dépêche de « l’Agence France-Presse », « l’Humanité », « BFM-TV », « le Figaro », « le Parisien », « Libération », « Watson », ou « 24 heures » reprennent les éléments désormais largement diffusés sur la place publique. À ces pièces déjà parlantes, s’ajoute la confirmation que le principal intéressé « assume tout » alors que les désaveux se multiplient de « Waves of Freedom » à l’eurodéputée « LFI » Rima Hassan, qui le taxe « d’ennemi de la cause palestinienne ». Dans la région, également, « France 3 Franche-Comté » s’intéresse au dossier, donnant la parole à un « collectif Palestine » qui maintient toute confiance en son responsable.
Loin des apparences de façade, des interviews convenues et des reprises de communiqués, cette affaire illustre à nouveau l’importance d’une presse alternative, d’investigation, de terrain, à même de rendre-compte des arrières-boutiques sociales, politiques, administratives… Un temps décrié, maintenant encensé, parfois par les mêmes voix, « le Ch’ni » ne mérite, quand il ne fait que son travail, ni opprobre, ni honneur. Ses membres tiennent uniquement à défendre ce qu’ielles croient juste, avec tout ce que cela comporte aussi d’imperfections et de fragilités. Mais, à l’heure de la diffusion de masse, des monopoles économiques et des connivences entre notables, c’est peut-être encore là notre meilleure garantie pour préserver un débat utile et de qualité.
Illustration d’en-tête : Bannière de l’article publié par « StreetPress », le 16 octobre 2025 – capture d’écran.