Condamné pour « agression sexuelle » sur une collègue, un journaliste de « l’Est Républicain » maintenu sans préjudice à son poste

Dans une enquête parue ce jour, le média comtois « le Trois » révèle qu’un journaliste de « l’Est Républicain » a été condamné cet été pour des faits « d’agression sexuelle ». Un dossier engagé le 11 juin 2024 avec une plainte, mais qui s’est soldé par une composition pénale ainsi réglée à huis-clos dans le bureau du procureur. Pas de procès ni d’article donc, pour ce quotidien pourtant friand de rapporter sur la place publique la moindre infraction commise par autrui. Il faut dire que le mis en cause est également un responsable de la rubrique « faits divers » à Belfort, un segment devenu central pour la propriété du « Crédit Mutuel ».

Est-ce pour cette raison que la victime a dû faire face aux silences, minimisations et inerties ? Alors qu’elle multipliait les alertes dès janvier 2023 sur des comportements problématiques répétés dans le cadre professionnel, aucune disposition particulière n’a en tout cas été prise. Largement défendu dans la rédaction, l’intéressé retrouvera même son poste après une brève suspension de quinze jours visant à de vaines « investigations internes » sur son cas. Malgré d’autres témoignages démontrant une situation loin d’être isolée, le retour ne souffrira d’aucun préjudice. La plaignante, elle, décrit avoir vécu un enfer, précipitant son départ définitif.


Illustration d’en-tête : Exemplaire du journal « l’Est Républicain », dans un café de Nancy en 2014 – Raoul Esmere/CC BY-SA 2.0.