Pour la journée des droits de l’enfant, associations et syndicats toujours mobilisés

Hier, dans le cadre de la journée internationale des droits de l’enfant, un rassemblement était organisé par « Solidarité Migrant·e·s/Réfugié·e·s » (SolMiRé) avec le concours d’associations (« la Cimade », « Loue Solidaire ») et d’une intersyndicale (« CGT – Social/Médicosocial », « Force Ouvrière – Action Sociale » et « SUD/Solidaires – Santé Sociaux »). L’occasion, pour l’ensemble de ces organisations, de faire le bilan sur la situation, en particulier des moyens alloués par les collectivités aux missions de protection et d’accompagnement des mineur·e·s. Entre une « marelle de l’inégalité » et une large banderole « contre le racisme d’état – enfants avant d’être migrant·e·s », les prises de parole se sont enchaînées, place Louis Pasteur.

 

Les carences institutionnelles, c’est le fil rouge de la journée… Dans un arbre du parc de la Gare-d’Eau, une bannière « le département du Doubs : violences administratives – pratiques illégales – enfants à la rue » avait d’ailleurs été installée et rapidement retirée. « On se demandaient si les pouvoirs publics pouvaient réagir vite, visiblement c’est plus facile pour eux de dépêcher des agent·e·s afin d’intervenir sur un message gênant que de trouver des solutions pour les gamins ! » grince par exemple un militant. Car c’est d’abord sur la situation des exilé·e·s, « mineur·e·s non-accompagné·e·s » (MNA) en tête, qu’un focus a été réalisé. Un point critique qui n’est pas nouveau, s’agissant des tensions relatives aux évaluations qui déterminent in fine la prise en charge.

Lors du rassemblement, Pascal Descamps a pris la parole pour la « CGT ».


« La réalité, c’est que tout est fait pour ne pas recevoir ces gosses. Contestation des documents quand ils existent, mise en doute de récits sur le parcours, dossiers expédiés en une heure… Au moindre prétexte, les autorités se défaussent de leurs responsabilité et lâchent les bénéficiaires dans la nature. Dans l’attente des recours, aux issues incertaines, les bénévoles se substituent alors à l’État, pour tenter le maximum. Nous soutenons une trentaine de jeunes à l’année, mais c’est déjà trente-sept en 2025. Démarches administratives et juridiques, suivi scolaire, habillement, logement, nourriture, nous parons à l’essentiel du quotidien. Mais tout cela implique des coûts importants, c’est pourquoi nous avons ouvert une cagnotte en ligne » précise une historique de « SolMiRé ».

À l’instar de Pascal Descamps, les références professionnelles se sont ensuite attachées à compléter les nombreuses problématiques rencontrées sur le secteur : « Baisse d’un tiers du budget de la prévention spécialisée votée en mars, fermeture du SIAMB faute de financement, discrimination des étrangers/étrangères quant à l’accueil et l’accès à l’éducation, restriction des contrats jeunes majeur·e·s depuis 2018, dégradation des conditions de travail pour le personnel, en particulier dans les services de milieu ouvert, manque de moyens en pédopsychiatrie, voilà ce qu’on peut déjà observer dans le Doubs » souligne le cégétiste et salarié à « l’ADDSEA ». Qui liste aussi les demandes en conséquence, comme notamment le retour des douze postes éducatifs supprimés.

La mobilisation s’est poursuivie jusqu’aux locaux de la « direction territoriale des solidarités humaines », où les manifestant·e·s ont été accueilli·e·s par la police.


Les collations proposées finies, une trentaine de participant·e·s poursuivent jusqu’à la « direction territoriale des solidarités humaines » rue de la préfecture. « À Besançon, c’est une antenne déterminante dans le processus qu’on dénonce. Aujourd’hui, on veut être auprès d’un mineur qui doit obtenir certaines pièces. Mais la délivrance traîne de façon excessive, au point de compromettre ses procédures. Alors on veut montrer qu’il n’est pas seul et alerter par des tracts, pour aider un peu à accélérer les choses » nous signifie-t-on. Mais, devant le bâtiment, les cadres de l’institution goûtent peu l’initiative, sollicitant la police après avoir expliqué que « le maximum est fait ». Les activistes, elleux, promettent de revenir prochainement, autant qu’il le faudra.


Illustration d’en-tête : Aperçu du rassemblement de mercredi, place Louis Pasteur.