Un an après la chute de Bachar el-Assad, Besançon fête « la fin du tyran »
Hier soir place du Huit-Septembre 1944, un rassemblement était organisé à l’appel de « l’Association France-Palestine Solidarité » (AFPS), de « l’Association Syrienne Jasmin » et de « Solidarité avec le Peuple Syrien ! ». Une mobilisation visant à célébrer les un an de la chute de Bachar el-Assad, dictateur tombé après plus d’une décennie d’une effroyable guerre civile dans la région. « Je suis réfugiée ici, en France. Vu l’ampleur des massacres, je n’aurais jamais cru que cette nouvelle parvienne de mon vivant. Mais c’est arrivé, même si on peine encore à le rendre tangible ! Tout n’est pas réglé, mais nous pouvons commencer à espérer. Ce pays va enfin devenir celui de ses habitant·e·s, non la possession d’une dynastie sanguinaire » exposait une manifestante.

Laquelle a poursuivi avec une liste de martyr·e·s, de confession sunnite, alaouite, druze, chrétienne ou athée. « Toutes et tous ont été abattu·e·s, torturé·e·s ou ont disparu durant la Révolution. Aucune communauté n’a été épargnée, émettre une opposition suffisait pour disparaître » poursuit-elle. Un temps de recueillement nécessaire, où les prises de parole se sont enchaînées devant un parterre de bougies formant le mot « Syrie ». Les questions libanaises et palestiniennes étaient également évoquées, ces deux pays ayant été au cœur des exactions du régime. « Sur ce dernier point, il faut savoir combien les camps de réfugié·e·s ont été réprimés. Yarmouk en est un symbole, à l’été 2013 ce sont ainsi dix-huit mille personnes qui furent soumises à un siège de deux ans par les forces gouvernementales, provoquant des famines » précise un membre de « l’AFPS ».

Avant de partir sur une note plus festive, chants, danses et petits gâteaux étant partagés par les quelque cent-cinquante personnes présentes. « Il est crucial d’évoquer le sang qui a été versé, sur des générations entières. Cette histoire, c’est désormais aussi notre étendard. Mais on se doit de ne pas résumer notre pays qu’à cet unique aspect, en montrant sa richesse sociale, culturelle, folklorique, littéraire, patrimoniale… » remarque un ancien, demeurant dans le Haut-Doubs. Comme lui, beaucoup ont fait spécialement le trajet de toute la région. « On arrive depuis Dole, en voyant qu’il n’y avait rien à Dijon. Mais on ne voulait pas rater cela, aussi modestement soit-il, il y a, maintenant, un enjeu mémoriel à maintenir ce souvenir » témoigne une mère de famille. Sous les illuminations de Noël, l’ambiance s’est poursuivie devant l’Hôtel de Ville jusqu’aux coups de 20h00.
Illustration d’en-tête : aperçu de la mobilisation, lors des prises de parole.
