Un « militant pro-palestinien » condamné au civil pour des injures antisémites
Entre défense du groupuscule identitaire « Némésis » et proses discriminatoires visant un journaliste du média « le Ch’ni », Khaled Ben M’Barek, alors cadre du « collectif Palestine de Besançon », était poursuivi du chef de « diffamation publique » et « d’injure aggravée ». Si, sur ce premier délit, les magistrat·e·s ont acté une condamnation pénale, le 4 juillet, ielles avaient considéré, en revanche, que cette infraction principale, prévalant sur la seconde, devait donc « l’absorber », prononçant dès lors une relaxe quant à ce « surplus ». Appel ayant été interjeté au civil sur ce point précis, le tribunal, dans une décision rendue ce jour, vient donc de reconnaître, aussi, la pleine responsabilité du mis en cause sur ce volet.
Quelques jours après la publication d’une enquête édifiante sur le « collectif Palestine » par « le Ch’ni », le cinquantenaire n’avait pas hésité, le 1er novembre 2024 sur « Facebook », à s’en prendre violemment au rédacteur de l’article. Il l’avait, entre autres, qualifié de « sayanim », terme prisé des milieux antisémites pour désigner de prétendu·e·s agent·e·s à la solde d’Israël. Rapport de la « Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme » (2020), travaux universitaires parus au « Bulletin de Méthodologie Sociologique » (2021), assassinat de René Hadjadj (2022), publication de la « CICAD » (2023), harcèlement d’Emma Rafowicz (2024), en sont autant d’illustrations, énumérées par maître Octave Nitkowski, avocat de la partie civile, le 10 octobre dernier.
Une charge complétée par l’analyse linguistique du texte en cause, vingt-huit pages accablantes établies par la spécialiste Laurie Raymond. Alors que son argumentaire avait suscité l’effroi à l’audience du 20 juin 2025, le prévenu préfèrera garder le silence sur le fond en invoquant « l’illégitimité de la cour pour le juger ». Tout juste confirmera-t-il la paternité du concept à un certain Jacob Cohen, lequel est connu pour avoir été le bras droit d’Alain Soral et donné une conférence secrète dans la région en 2014. Mais rien d’anormal pour le militant comtois, qui exposait, avant déjà, sans la moindre réprobation, ces références délétères au sein du « collectif Palestine de Besançon » (qu’il fréquente encore aujourd’hui), comme le 9 septembre 2024 via sa mail-liste.
Absent ce matin, Khaled Ben M’Barek n’entendra pas le délibéré. Seul, sur place, son camarade Norbert Nusbaum, toujours adhérent de « l’UJFP », mais démissionnaire de son poste de trésorier-adjoint à « SUD/Solidaires » et suspendu du « NPA-A » notamment pour ses proximités sulfureuses, aura fait le déplacement. Retenu comme entièrement fautif des propos litigieux, l’intéressé devra, en conséquence, s’acquitter de 500 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral et de 1000 euros concernant les frais de procédure. Après une composition pour « violences conjugales » en 2023 et un verdict en « diffamation » cet été, qu’il a porté en cassation, cet habitué des cortèges du samedi après-midi alourdit un peu plus son palmarès politique et judiciaire.
Note de rédaction : Le présent article retranscrit une affaire dans laquelle le Directeur de la Publication et rédacteur du Ch’ni, Toufik-de-Planoise, est directement concerné. Afin d’être transparent sur l’identité du journaliste indépendant à l’origine de la procédure judiciaire, il paraissait essentiel de préciser ce point.
Illustration d’en-tête : Selfie de Khaled Ben M’Barek (au premier plan), prise lors d’une manifestation initiée par le « collectif Palestine de Besançon » le 27 janvier 2024 dans le vieux-centre (au second plan). À proximité immédiate, une partie de l’état-major de cette organisation, dont son camarade Norbert Nusbaum – capture d’écran « Facebook ».
