Dans les entreprises, lycées et facs, quelques grèves prévues ce 10 septembre

Même durant les mouvements sociaux les plus forts comme la réforme des retraites de 2023, le recours à la grève est resté timide à Besançon, en-dehors de certains bastions. Si plusieurs centrales appellent à cesser le travail à l’occasion du 10 septembre, cette réalité générale s’est en plus couplée aux hésitations syndicales et à l’aspect protéiforme de cette date. L’usage de ce droit devrait donc rester surtout cantonné à des pratiques individuelles, loin des usines désertées voire occupées. Une poignée de contre-exemples pourraient toutefois être à l’œuvre, s’ajoutant aux établissements scolaires, notamment fac et lycées, gagnés par l’agitation ambiante.

Le suivi ne devrait pas être massif et généralisé, c’est presque une certitude. En l’attente d’un 18 septembre qui fait désormais consensus chez les organisations représentatives, l’arrêt des activités économiques sera probablement timide ce mercredi. Les administrations devraient ainsi être modestement touchées, y compris les services municipaux qui avaient demandé « un jour chômé et rémunéré ». Même chose du côté des transports en commun, trams et bus ne devant pas être bouleversés de façon majeure. À l’hôpital Jean Minjoz ou à « l’ADDSEA », des piquets sont envisagés, comme dans d’autres secteurs où des sections militantes sont bien implantées.

Il existe néanmoins des exceptions notables, voire parfois emblématiques. À « l’ESAT » Branly de la « Fondation Pluriel », on nous rapporte ainsi que les salarié·e·s handicapé·e·s « devraient débrayer à une très large majorité ». Un symbole fort et inédit, mais qui n’endigue pas l’échec collectif pour bien des petites mains. « Je ne suis pas syndiquée, mais contestataire. Je voulais être certaine de pouvoir m’absenter du taf, sans subir de représailles. C’est peut-être simple pour des habitué·e·s, mais on est pas mal à demander des certitudes. Sans garantie que tout est cadré, on renonce. En l’absence de réponse claire, j’en ai vu dans ce cas » rapporte ainsi une employée d’association.

Reste l’Éducation Nationale, où professeur·e·s et personnel se mobilisent, comme au lycée Louis Pergaud. Mais ce sont surtout les élèves qui vont prendre le flambeau, des mobilisations étant prévues en ce sens. À tel point qu’au sein d’un établissement professionnel, une mère de famille nous confie qu’un mail de la direction promet de lourdes sanctions en cas d’absence ou de turbulences. Pas de quoi réfréner les étudiant·e·s qui, réunie-e-s hier, ont voté massivement le blocage de l’UFR-SLHS. « Mais ça arrange les enseignant·e·s, qui, ne sachant trop quelle position adopter, se voient embarqué·e·s par la force des choses » tranche une référente « SUD/Solidaires ».


Illustration d’en-tête : blocage de l’UFR-SLHS site canot contre la réforme des retraites, le 7 février 2023.