« Bloquons le pays » à Besançon : Mis en échec sur Chalezeule, le mouvement investit le centre-ville

Dans la capitale comtoise, le rendez-vous était fixé sur le rond-point du bowling de Chalezeule aux premières lueurs du soleil. À partir de 06h00, ce sont plus de deux cents personnes qui ont ainsi répondu à l’appel et occupé le site. Via le tramway, leurs véhicules personnels ou même à pied, les protagonistes commencent à affluer par grappes de toute part. Rapidement, un foyer est installé pendant que palettes et mobilier urbain se voient réquisitionnés pour ériger des barricades. « Ça me remémore le début des gilets jaunes, il y a une même ferveur qui monte doucement » veut croire une participante. Un visuel est repris massivement, comme un étendard : « la Macro – nie – la démocratie ». Petits gâteaux et boissons chaudes sont distribués, en même temps que les discussions s’engagent avec les automobilistes… La plupart comprenant l’action, d’autres s’impatientant.

Première intervention de la police peu après 09h00, sur la D683.


Mais la police est également présente sur le périmètre, instaurant des contournements pour parer aux barrages filtrants qui se multiplient. Ce qui amène les protestataires à investir la D683, un axe majeur dont l’entrave provoque une réaction immédiate des uniformes venus armés et en nombre. La confrontation est ferme mais contenue, les militant·e·s étant progressivement délogé·e·s. « Le contact se veut rapproché et permanent, afin de casser toute dynamique de reformation des groupes » expliquera un agent. Le refoulement perdura ainsi jusqu’aux portes du boulevard Léon Blum, mais la stratégie sécuritaire finit par acter une dispersion par érosion. Le collectif éclaté entre transports en commun et rue de Belfort, un ultimes téméraire se verra empoigné par un pandore. La situation n’en est pas moins définitivement rétablie avant 08h00, sans dégâts ni interpellations.

Au lycée Louis Pasteur de Besançon-centre, la jeunesse mobilisée.


Pendant ce temps-là dans le centre, le lycée Louis Pasteur et l’UFR-SLHS Mégevand étaient bloqués avec succès. Quelques entreprises ont été perturbées, comme « Enedis » où la « CGT » s’est retranchée au siège. Grâce aux forces qui ont reflué, trois cents personnes se sont retrouvées devant la fac de Lettres pour faire le point. « Là-haut, nous n’étions pas assez pour tenir face aux flics ! Le problème n’a pas été la volonté ou l’organisation, mais le rapport de force » déplore un étudiant. Pas de quoi entamer le moral, un cortège sauvage se constituant à 10h00 pour arpenter les rues, centres commerciaux, établissements scolaires… En face, les cordons sécuritaires étaient prêts, interdisant la gare, la place Leclerc, ou la Préfecture, trois personnes étant arrêtés pont Canot.
Avec un ralliement prévu à 13h00 sur Révolution, la journée ne fait peut-être que commencer.


Illustration d’en-tête : Aperçu d’une barricade matinale, sur la D683/rond-point du bowling de Chalezeule.