Blocages, grèves, manif… La veille du 18 septembre, le point sur Besançon et sa région

Après une journée de mobilisations le 10 septembre, une nouvelle date est appelée demain jeudi à l’instigation des principales organisations syndicales. Une reconduction plus « classique » des luttes contre les mesures initiées par l’ex-premier ministre Bayrou, mais dont le caractère massif aura un impact majeur. Éducation nationale, fonction publique territoriale, transports en commun, devraient ainsi être en première ligne afin de réclamer un véritable changement de cap. Les établissements scolaires, universités et lycées en tête, déjà en ébullition la semaine passée, ne seront pas en reste. Cette synergie se retrouvera à partir de 14h00 place de la Révolution, pour un cortège qui donne des sueurs froides aux autorités.

« CFDT », « CGT », « FO », « UNSA », « SUD », « CFTC », « CFE-CGC », mais aussi « FSU », « CNT », « CNT-SO », « CAT », « STC », ou encore « MNL » et « UNEF »… La totalité des centrales professionnelles et étudiantes appellent à la grève et la mobilisation ce 18 septembre, une synergie qui ne s’était plus vue depuis l’opposition à la réforme des retraites en 2023. « Il faut dire que les enjeux sont importants, ce qui avait été annoncé par le précédent gouvernement était une saignée inacceptable pour l’ensemble de la population. Donc on ne peut que se réjouir de cette unité, ça sera un signal au prochain locataire de Matignon qu’on acceptera pas davantage un tel programme » analyse notamment Florent Chollet, secrétaire local de la « Confédération Générale du Travail ».

Dans les salles de cours, au sein des réseaux ferroviaires, jusqu’aux services municipaux, le suivi attendu oscille entre 30 et 50% des effectifs. « À Ginko par exemple, c’est le tiers du personnel qui cessera le travail. La direction a anticipé les choses en redéployant des volontaires sur les lignes critiques, en particulier le tramway, mais il y aura des perturbations, c’est évident ». Un taux notable, auquel s’ajoutent les secteurs du privé beaucoup plus brumeux à Besançon. Une combattivité néanmoins partagée par la jeunesse qui, dès le petit matin, compte elle aussi s’activer pour occuper plusieurs sites stratégiques. Autre pendant contestataire, les tenant·e·s du leitmotiv « bloquons le pays », qui devraient mener des actions ciblées pour l’instant tenues discrètes.

Apogée de cette démonstration, la manif de 14h00 au départ de Révolution. Une déambulation dans les rues du centre-ville qui doit aboutir sur Chamars, avec la proposition d’une assemblée en conclusion. « Derrière ce prétendu espace de concertation, il y a une volonté de contrôler le mouvement. Sur les ronds-points, à la fac de Lettres, entre enseignant·e·s, les discussions sont pléthoriques. Ce qu’il faut maintenant, c’est que ça bouge » tacle un « gilet jaune ». Comme certain·e·s, l’espoir de réitérer les modalités horizontales et spontanées de mercredi dernier s’affiche. Une éventualité que craignent référent·e·s les plus tièdes et pouvoirs publics, affairé·e·s à préserver un cadre « responsable ». La rue suivra-t-elle cet état d’esprit ? Réponse dans quelques heures.

En Franche-Comté, les autres manifestations prévues :

Belfort, 10h00 Maison du Peuple ;
Vesoul, 10h00 place du Onzième Chasseur ;
Saint-Claude, 10h00 sous-préfecture ;
Dole, 10h30 sous-préfecture ;
Montbéliard, 14h00 Champ de foire ;
Lons-le-Saunier, 15h00 place de la Liberté.



Illustration d’en-tête : Aperçu de la place de la Révolution, le mercredi 10 septembre lors de la convergence du mouvement « bloquons le pays ». Au moins sur cette partie de la mobilisation, plusieurs organisations syndicales et politiques tenaient à se montrer visibles.