À Besançon, la sécurité sociale célébrée

C’était le 4 octobre 1945, il y a désormais quatre-vingts ans. Dans la France d’après-guerre, le « Conseil National de la Résistance » validait la mise en place d’une sécurité sociale. Un projet inédit concrétisé sous l’égide d’Ambroise Croizat, ouvrier, cégétiste et député communiste. Si, encore aujourd’hui, beaucoup associent le dispositif à la couverture d’accidents et de maladies, la construction d’hôpitaux, les allocations familiales ou encore la retraite universelle en ont également émané grâce au système de cotisations. Un véritable modèle, assumé comme tel par une cinquantaine de manifestant·e·s bien décidé·e·s à réaffirmer leur farouche attachement.
C’est devant le siège de cet organisme que le rendez-vous était donné, avec comme toile de fond un bâtiment qu’on pourrait relier au style soviétique. Quelques membres de la « FSU » et de « SUD/Solidaires » sont certes visibles, mais l’assemblée est résolument rouge. « Si la carte est vitale plutôt que bleue même aux urgences, on le doit à cet héritage » rappelait ainsi José Avillès, à la tête de la CGT du Doubs. Comme lui, toutes et tous souhaitaient « marquer le coup ». « Alors que les vagues de privatisation menacent nos acquis, il est de notre devoir de défendre le bien commun » tranche encore Danièle Gouffon, syndicaliste pour la fonction publique territoriale.
Les plus nostalgiques se remémorent le mode de gouvernance par élections, supprimé en 1996. « C’était une autre époque, mais déjà à ce moment-là, ça n’avait pas suscité beaucoup d’émotion. Alors quand aujourd’hui les services publics sont en souffrance, qui reste pour les sauver ? Le manque de moyens, la mutualisation, l’ère numérique, on laisse faire jusqu’à l’agonie » se lamente une figure du « PCF ». Sur place, en effet, les salarié·e·s concerné·e·s se font rares, seul·e·s quelques-une·s étant en grève et présent·e·s. « Moi je voulais être quand même là, symboliquement. Mais entre l’individualisme galopant et la CDDisation massive, difficile de mobiliser » souffle l’un d’eux.
Illustration d’en-tête : Aperçu du rassemblement, ce jeudi entre 11h00 et 13h00 devant le siège départemental de la sécurité sociale.