« Ça ne tient plus », les associations comtoises se mobilisent

Elles et ils étaient une soixantaine à se réunir ce samedi matin, dans le cadre de la mobilisation nationale des associations, sur l’esplanade des droits humains à Besançon, afin de montrer leur solidarité au monde associatif, de quelque horizon qu’il soit.

Car des horizons différents, il y en a et ils sont nombreux : culture, éducation, jeunesse, éducation populaire, sport, santé… Une réalité qui n’est pas toujours propice à la mobilisation, comme nous en parlions déjà en avril dernier. « C’est la première fois à Besançon que les associations se mobilisent et sûrement la première fois de l’histoire qu’un mouvement pareil se met en place » explique une représentante du « Mouvement Associatif » face au rassemblement. Elle rappelle aussi une mobilisation de près de deux cents personnes à Dijon, la veille. Sur place, certain·e·s interpellent les passant·e·s, d’autres rédigent des mots, des phrases, font le récit de leur engagement associatif sur des cartes postales, des panneaux. Une action qui se veut « porteuse de parole », la parole de celles et ceux qui la prennent rarement. Petit à petit, le groupe se rassemble et des prises de paroles se font.

Le premier à parler est un représentant de « AIDES », une des plus grosses associations françaises, exprimant « un sentiment de trahison vis-à-vis de l’État Français ». Il expose la place importante qu’ont prise les associations de prévention et de santé comme la sienne depuis plusieurs décennies et qui s’est intensifié pendant la crise sanitaire du Covid, allant jusqu’à suppléer des services public pour faire face à l’urgence. Il dénonce « des baisses de subvention qui prennent des allures d’assoiffements financiers » provoquant irrémédiablement des baisses d’effectifs et donc une activité moins importante. « En nous délaissant [les associations], ce sont les malades, les personnes en errance, les marginaux, les isolé·e·s que l’on délaisse. Aujourd’hui plus que jamais, nous nous devons d’êtres solidaires ! » conclut-il.

C’est ensuite au tour d’un représentant du « Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Éducation Populaire » (CRAJEP) de Bourgogne/Franche Comté de prendre la parole. Il dit s’exprimer « en représentant des associations de jeunesse et d’éducation populaire, une masse hétérogène mais présente partout dans la vie quotidienne, de la crèche à l’aide au devoir, de la formation au sport, de l’école aux colonies de vacances ». Lui aussi dénonce « des conditions financières de plus en plus intenables et une absence de perspective possible sur le long terme qui contraint les associations à trier dans les publics qu’elles touchent pour survivre ». Il déplore le manque de reconnaissance d’un état qui a vu les associations « assumer grand nombre de services publics, par le travail de salariés et de bénévoles, et qui aujourd’hui ne tiennent plus ».

Puis est venu le tour des deux élues écologistes, Anne Vignot, Maire de Besançon, et Dominique Voynet, députée du Doubs, de prendre la parole. La première a tenu à rappeler « l’engagement de la ville et du Grand Besançon auprès des associations sur le plan financier avec une augmentation d’enveloppe de 10 % » tout en déplorant que ce ne soit toujours pas assez pour combler les baisses à d’autres échelles (nationale, régionale, départementale…) et souligne « le travail humain et la solidarité qui caractérise le travail des associations ». De son côté, la parlementaire s’emporte rapidement contre « une excessive bureaucratie et des exigences de trésoreries démesurées pour justifier des subventions » alors que les cadeaux aux grandes entreprises le sont rarement autant, se disant « à disposition de tous les acteurs pour les écouter et les accompagner ».


Illustration d’en-tête : Aperçu de la mobilisation, esplanade des droits humains.