Entre Dijon et la Franche-Comté, « la Nuit du Bien Commun » provoque une levée de boucliers

Ce mardi 2 décembre, plusieurs villes accueillaient « la Nuit du Bien Commun ». Il s’agit d’un gala de charité lancé en 2017 par Pierre-Édouard Sterin, multimilliardaire dont les positions et engagements ne font pas l’unanimité. La structure s’avère en effet résolument proche des milieux ultraconservateurs, catholiques traditionalistes et cercles d’extrême droite, comme son fondateur, qui a d’ailleurs fini par quitter le conseil d’administration cet été face aux polémiques. En Bourgogne Franche-Comté, l’orientation interroge tout autant, entre le soutien singulier du diocèse ou le nom de lauréats triés sur le volet, à l’instar des controversés « cafés Joyeux ». Et si pour l’instant, l’unique déclinaison se trouve à Dijon, les implications sont palpables sur toute la région.

Installée au parc des expositions depuis la première édition en 2023, l’édition locale de cette date comporte ainsi des associations telles que la « Banque Populaire BFC » en tant que financier et « le Bien Publicgroupe EBRA » comme partenaire. Côté bénéficiaires, on retrouve, par exemple, sur deux ans, « la Maison de Jeanne » (aide à l’insertion, Territoire de Belfort), « Action Philippe Streit » (aide à l’insertion, Doubs), « Remparts » (restauration du patrimoine, BFC), « Tombée du Nid » (aide à l’insertion, BFC), « Traces de vie » (aide à l’insertion, FC), « Apach’évasion » (aide à l’insertion, Doubs), ou encore « Casques Bleus » (entreprenariat, FC). Si ces sociétés ne sont pas politiquement engagées, elles se sont néanmoins vues potentiellement entachées par ce mécénat sulfureux.

Cette année, toutefois, aucune antenne strictement séquane n’apparaît… Signe d’une potentielle évolution, depuis les premiers soubresauts en 2024 ? Ouvertement ou de façon plus tacite, des noms se sont bien retirés ces derniers mois. Car, malgré 250 000 euros collectés pour la seule capitale des ducs, les oppositions se manifestent désormais clairement. À l’extérieur, quelque deux cents contestataires entendaient donc exprimer leur rejet des idéologies réactionnaires étalées, y compris par ce biais. Dont des participant·e·s originaires de Besançon, membres d’une « CGT-Spectacle » en pointe pour allier mobilisation du monde de la culture et revendications antifascistes. Aucune expansion n’est encore prévue dans la cité de Victor Hugo, mais déjà, la riposte semble prête.


Illustration d’en-tête : Aperçu de la mobilisation devant le parc des expositions, le 2 décembre à Dijon – site participatif/infos des luttes à Dijon et alentours « Dijoncter ».