Cinquante « martyrs de la foi » béatifiés, dont un comtois
Le 13 décembre dernier dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, avait lieu la béatification de cinquante « martyrs de la foi » tombés durant la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de prêtres, séminaristes et laïcs, tous morts « in odium fidei » dans des camps de concentration pour avoir apporté un soutien spirituel, moral ou intellectuel aux personnes assujetties au « Service du Travail Obligatoire » (STO). On y retrouve notamment Louis Pourtois, jeune responsable de la « Jeunesse Ouvrière Chrétienne » (JOC) et originaire de Besançon.
Son nom n’est sans doute pas aussi établi que celui de Marcelle Baverez ou de Robert Bourgeois, mais Louis Pourtois fut pourtant lui aussi un ecclésiastique déporté pour des faits de résistance. Désormais reconnu par le Saint-Siège, il dispose également d’une fiche des « Amis de la Fondation de la Résistance ». Laquelle expose le parcours d’un gamin inscrit de longue date dans la vie religieuse de sa cité, dont le destin bascule le 8 décembre 1942, à seulement vingt-trois ans. Mais, face aux affectations et à la propagande du IIIe Reich, il ne renonce pas à la pratique de sa foi.
Alors enrôlé à Eisenach en Thuringe, comme nombre de compatriotes, pour soutenir l’effort de guerre allemand « à l’arrière », il s’adonne à des activités théâtrales, des cercles d’études et même des sacrements. Il se voit alors arrêté le 19 avril 1944, au motif de « représenter un danger pour l’État et le peuple allemand » par « son action catholique auprès de ses camarades français ». Quelques mois plus tard, il est transféré à Mauthausen, où il meurt le 20 avril 1945. À la suite d’une enquête ouverte en 1988, cet engagement lui vaut d’être aujourd’hui un « bienheureux ».
Illustration d’en-tête : portrait de Louis Pourtois/« Amis de la Fondation de la Résistance ».
