À Besançon, le projet de « maison catholique » ne verra pas le jour
Comme nous l’évoquions le 5 décembre dernier, les soubresauts de « l’empire Stérin » défraient désormais la chronique locale. Alors que le militant identitaire avait déjà marqué de son nom les « Nuits du Bien Commun », aux ramifications bien comtoises, c’est l’éventualité d’une « maison catholique » au cœur de Besançon, notamment financée par ses soins, qui a dernièrement suscité l’incrédulité. Mais, après que la controverse a éclaté dans d’autres villes, l’association porteuse affirme que cette implantation n’est plus d’actualité.
Une enquête de « Médiacité » à Lyon le 4 novembre, une manifestation d’opposant·e·s sur Orléans le 11 décembre, un communiqué du « Planning familial » de Nancy le 16 décembre… Ces dernières semaines, l’ouverture de centres « Familya » est synonyme de confrontations houleuses. Une levée de boucliers fulgurante, après des années d’ascension culminant aujourd’hui avec la présence dans une dizaine de communes. Car, derrière la promesse d’établissements ouverts aux parents en recherche de soutien, se cacherait une lecture très traditionnelle de la société.
Un lien potentiellement fort avec les milieux conservateurs, qui se traduit par exemple avec des références réactionnaires abondantes et une hostilité à peine dissimulée à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Sollicité, le fondateur, Thierry Veyron la Croix, admet que la structure « s’inscrit dans la tradition sociale de l’Église », mais affirme que « son seul rôle est l’accompagnement des couples, des personnes seules et des familles » en respectant une démarche « ouverte à toutes et à tous, d’intérêt général, d’objet laïque, apolitique et loin de toute idéologie ».
Soulignant que « Familya » a assisté quelque 13 700 foyers depuis 2013 et bénéficie à ce titre de partenariats institutionnels et de financements publics, notre interlocuteur indique également que l’apport mécénal relatif aux fameuses « Nuits du Bien Commun » prendra fin ce mois. Une somme de précautions qui devrait suffire à finaliser les programmes escomptés dans plusieurs régions, mais n’a visiblement pas permis de convaincre dans le secteur. Car, sur le site de l’association, la carte des différentes « maisons » indique encore « l’étude » d’une antenne à Besançon.
« Effectivement, une étude était en cours pour ouvrir une maison Familya à Besançon. Les conditions n’ont pu être réunies pour permettre cette mise en œuvre, et le projet n’est plus d’actualité » nous rapporte ainsi Thierry Veyron la Croix. Dénonciation de « SOS Futures Mamans », protestations contre « Alliance VITA », charges visant le « réseau Bolloré », sans doute, ici plus qu’ailleurs, que la réception, entre autres obstacles, se promettait d’être explosive. Est-ce pour autant l’abandon de toutes perspectives locales ? « En tout cas, on y veille », assure t-on, côté antifas et féministes.
Illustration d’en-tête : Aperçu du projet « Familya » à Saint-Étienne/capture d’écran « www.familya.fr ».
