Mercredi 30 avril, le café-librairie « l’Interstice » organisait une soirée questionnant le rapport au travail, mais aussi les domaines exclus de cette définition. Tâches domestiques, labeur invisible, charge mentale, occupations hors-normes et nouvelles formes d’engagements, c’est un spectre large qui s’est dessiné la veille de la « journée internationale de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs ». L’association « Partage, Droit, Autonomie » (PDA) syndicat local des travailleurs et travailleuses du sexe, était invité à partager son expérience sur le sujet. Auprès des institutions, au sein des organisations traditionnelles, ou pour une part encore importante du grand public, cette activité reste en effet méprisée et marginalisée. Trois membres intervenaient ainsi pour expliquer leur point de vue, appuyé par un document audio exclusif retranscrivant la parole de quinze de leurs collègues.

Devant une trentaine de spectateurs/spectatrices, un débat a ensuite pu s’animer sous l’égide de la figure Lucie Dernière Minute. Lois répressives, cotisations aux URSSAF, sociologie des concerné·e·s, notion de travail parfaitement décrit comme tel, rapport avec les abolitionnistes, ont été détaillés pendant près de deux heures. « À Besançon, la situation s’est considérablement améliorée ces dernières années. C’est le fruit d’un long rapport de force, mais aujourd’hui, notre présence dans les mobilisations féministes ne fait presque plus débat. À l’exception de quelques individus devenus très minoritaires, beaucoup comprennent que nous ne sommes ni les victimes ni les complices du patriarcat. Il ne s’agit toutefois pas de glamouriser ou dramatiser notre taf, mais bien de porter des revendications propres à nos réalités afin d’être enfin considéré·e·s et inclus·e·s comme n’importe qui » expliquait notamment Lev’.

Illustration de ce changement dans la capitale comtoise, on retrouve désormais les travailleurs et travailleuses du sexe lors d’un rassemblement spécifique le 17 décembre, au village du 8 mars, ou encore à l’occasion du 1er mai, avec banderole dédiée et parapluies rouges… Afin d’achever cette rencontre, Emmanuelle Josse, cofondatrice de « la Déferlante », est venue présenter le dix-septième numéro, intitulé « Travailler – la conquête de l’égalité », disponible à « l’Interstice ». Ce magasine alternatif et indépendant fut fondé en mars 2021 afin d’aborder des thématiques fortes en profondeur, mais toujours avec pédagogie et accessibilité. La photographe Marie Docher, qui collabore avec la revue depuis des années, exposera d’ailleurs sa collection « Et l’amour aussi », du 15 mai au 15 juin, à la galerie de l’ancienne Poste, dans le cadre des évènements portés par le « collectif 17 mai ».


Illustration d’en-tête : Aperçu de la soirée, au café-librairie « l’Interstice ».

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