Dans une enquête publiée le 16 août dernier, nous relations les multiples exactions d’une mouvance néofasciste et catholique dans le Jura. Quand ses membres ne s’en prenaient pas aux sièges politiques de gauche, ils abondaient en graffitis et intimidations diverses. Illustration d’une présence traduisant le maintien d’idéologies d’extrême droite, en réalité certes cantonnées à une frange très minoritaire, mais qui n’hésite plus à se manifester ostensiblement. Dans les rues de Dole et surtout Lons-le-Saunier, les habitant·e·s recensent ainsi les affiches, autocollants et autres visuels qui fleurissent de temps à autre dans leur quotidien. Un pavoisement constaté au petit matin, le courage des promoteurs semblant s’évanouir avec l’apparition des premiers rayons de soleil.

Le week-end des samedi 3 et dimanche 4 mai, à nouveau, ces défenseurs d’une certaine vision de la société étaient de sortie. L’occasion de porter haut les couleurs de la mobilisation parisienne du 10 mai, rendez-vous annuel de tout ce que la France compte d’individus un « brun » nostalgiques. Sans se priver de régler quelques comptes mémoriels, en allant jusqu’à souiller le patronyme de celles et ceux qui ne se sont pas rangé·e·s du côté de Vichy. En témoigne la pose d’un sticker « zone nationaliste » récurrent dans la région, frappé de la croix celtique et de la fleur de lys. Loin des habituelles gouttières, c’est sur une plaque commémorative qu’il s’est cette fois retrouvé. Un support qui rend hommage à l’engagement de deux soldats du groupe « Combat », Valentin Abeille et Louis Landré.

Pleinement visées donc, deux figures majeures de la résistance locale, que la municipalité honore régulièrement pour leurs contributions. Cette dédicace fut d’ailleurs inaugurée en 2014 sous l’impulsion de Jacques Genillon, concordant ainsi avec les soixante-dix ans de la reddition du IIIe Reich. L’atteinte à de tels symboles s’avère particulièrement lâche et abjecte, mais ne surprendra sans doute personne. En 2023 déjà, on relevait une vague de courriers estampillés de la croix gammée à Clairvaux-les-Lacs. Camarades, successeurs, imitateurs, on ne saura peut-être jamais qui se cache derrière cet énième geste. Mais qu’elles se nomment « Templar Dole » « Vandal Lons », ou « le Maréchal », les organisations à l’origine de ce climat délétère sont en revanche bien identifiées.


Illustration d’en-tête : La plaque commémorative dédiée à Valentin Abeille et Louis Landré située rue Jean-Jaurès à Lons-le-Saunier, recouverte d’un autocollant « zone nationaliste » caractéristique – alerte témoin.

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