Mardi 24 juin se tenait, à la Fab. de Paris, un espace d’exposition d’art contemporain créé par Agnès b., la soirée des lauréats de Fonds pour une presse libre (FPL). Le 3 juin dernier, ce fonds, créé par des cofondateurs et salarié·e·s de Médiapart en 2019, annonçait l’attribution de 170 000 euros à huit projets éditoriaux, techniques et marketing indépendants. Le Syndicat de la presse pas pareille (SPPP), créé en 2023 et dont le Ch’ni est membre, s’est vu récompenser.

Financer l’indépendance pour construire un contre-pouvoir

Avec pour mission « d’intérêt général » de défendre une presse libre et sans liens avec des intérêts privés ou autorités étatiques, le FPL s’est constitué dans un moment où les grands médias sont accaparés par une poignée d’industriels et de magnats des affaires et où « la liberté d’informer est sous la double menace de pouvoirs économiques et/ou autoritaires ». Face à ça et à la perte d’indépendance des rédactions, des journalistes et professionnel·le·s de la presse ont pris la mesure du danger et ont jugé bon de soutenir des initiatives de presse singulières et libres. Alimenté en grande partie par des dons de particuliers, celui-ci œuvre dans les sens de « la protection du droit de savoir et de la liberté de dire ».

Depuis le premier appel à projet passé en 2020, le fonds n’a cessé de prendre de l’ampleur et de reverser chaque année toujours plus, participant ainsi à faire vivre l’écosystème de la presse indépendante. Tous les ans, un comité débat des projets qui leur sont envoyés afin de ventiler les dons à ceux qui répondent le mieux à la nécessité de faire vire un journalisme de qualité, à l’écoute de la société et qui sont les plus à même de tenir dans le temps et d’être économiquement viables. Cette année, sur les 30 dossiers envoyés, 8 ont été retenus et 170 000 euros ont été versés. En parallèle, 130 000 euros ont été versés à 9 médias dans le cadre d’un appel à enquêter en profondeur sur l’extrême droite.  

Le SPPP se voit récompensé

Le SPPP, en tant que lauréat, a su démontrer que sa démarche et son existence étaient nécessaires et crédibles et s’est vu remettre 15 000 euros. Le syndicat regroupe actuellement, à travers toute la France, une quarantaine de médias « solidaires de toutes les luttes pour l’émancipation » et indépendants de groupes industriels, financiers et politiques. Celui-ci propose d’être une plateforme de mutualisation et d’entraide dont un des buts est de permettre l’abonnement à au moins deux titres à un prix avantageux, avec pour objectif de rendre l’information plus accessible. Basé sur le même principe de permettre l’accès à plusieurs médias à un faible coût, « La Presse Libre » s’est aussi vu attribuer une aide par le FPL.  

Face à la puissance de la presse généraliste, et l’accaparement sans précédent des médias par quelques milliardaires, le SPPP entend regrouper de petits titres combatifs afin que ceux-ci puissent collectivement avoir voix au chapitre, faire porter une parole différente auprès des institutions tout en portant des revendications. En devenant un réseau d’entraide et de mise en commun, le SPPP entend lutter contre la désinformation et son pendant, l’idéologie ultra-conservatrice et réactionnaire. Alors que les procédures-bâillons à l’encontre des journalistes d’investigations sont de plus en plus évidentes, certains médias hésitent à révéler certaines informations au risque d’être emmenés en justice et d’être dans l’incapacité de faire face aux frais de procédure. Devant ce constat, le syndicat va répondre à ces graves atteintes à la liberté de la presse en créant un pôle d’aide juridique et une caisse commune afin d’aider les rédactions qui auront à faire à la justice.

JP Peyrache, du média La Brèche, au micro pour présenter le SPPP à l’audience lors de la soirée des lauréats du FPL.

Des exemplaire du Chiffon, de La Brèche et du Ch’ni, tous trois membres du SPPP, mis à disposition du public lors de la soirée.

Le Ch’ni dans tout ça

Depuis février 2025, le Ch’ni est membre du SPPP. Cette avancée importante place le média au cœur d’une communauté de presse qui porte des valeurs communes à celles que nous défendons au Ch’ni. Au-delà de ça, cette adhésion, validée par un ensemble de journalistes et professionnel·le·s de la presse, reflète et donne du crédit au travail sérieux mené depuis maintenant plus d’un an. Le Ch’ni va ainsi exister au travers du syndicat par une carte de presse commune qui devrait voir le jour prochainement, par une newsletter, et à l’occasion de festivals où le SPPP sera présent. 

Ayant participé à la soirée de présentation des projets lauréats, le Ch’ni a pu échanger et se faire connaître auprès de confrères et consœurs de rédactions membres du SPPP et faire parler de Besançon et sa région au travers du premier numéro papier édité dernièrement, à l’occasion de la première édition du Besac Antifa Fest.

Donner au Ch’ni et soutenir les médias indépendants

À compter de son lancement, le 1er mai 2024, les dons versés au Ch’ni s’élèvent à près de 1 000 euros. Ceux-ci nous permettent de couvrir les frais qui incombent notamment au fonctionnement du site internet, à l’assurance, à l’achat de fournitures et donc à l’adhésion annuelle de 100 euros au SPPP. Nous remercions toutes les personnes ayant contribué et remercions par avance celles qui vont nous soutenir. Aujourd’hui, l’intégralité des contenus du Ch’ni sont produits par une équipe bénévole.

Aussi, depuis maintenant quelques mois, à chaque fois que vous effectuez un don au Ch’ni, vous recevrez un reçu fiscal vous permettant d’obtenir une réduction d’impôt de 66 % de la somme donnée. Exemple : un don de 30 euros vous reviendra en réalité à 10 euros si vous êtes imposable. 

Pour découvrir les titres qui composent le SPPP et accéder au portail d’abonnement à La presse pas pareille, il suffit de suivre ce lien, et pour soutenir le Fonds pour une presse libre, celui-ci. Basé sur le même principe de soutien à la presse libre et indépendante, la plateforme coop-média propose elle d’investir dans des médias par l’achat de parts sociales.

 

Image d’en-tête : François de Monès au micro pour présenter le média lauréat La Disparition, dont il est le cofondateur.
Une cinquantaine de personnes ont assisté à cette soirée .

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