Ces 10, 17 et 24 juillet, « La France Insoumise » (LFI) et sa branche des « Jeunes Insoumis·e·s » (JI) ont organisé trois soirées dédiées au « drag show » au café-concert des « Passagers du Zinc ». Il s’agissait plus précisément d’un visionnage collectif de l’émission « Drag Race France All Stars », l’occasion pour le mouvement de proposer un moment convivial aux militant·e·s, de réaffirmer ses engagements pour les droits LGBT+ et d’ouvrir plus largement le débat à un public de sympathisant·e·s ou de néophytes. Si les dates s’inscrivent au cœur d’une initiative nationale, seules quelques communes comme Paris et Lyon ont répondu présentes aux côtés de Besançon. Mais, localement, ce sont environ une trentaine de personnes étaient présentes à chaque session, confirmant un véritable intérêt et engouement pour le sujet, selon les responsables interrogé·e·s.
Le programme est issu d’un format états-unien bien connu, mettant en concurrence des drag queens dans divers défis comme de l’acting, de la danse ou encore de la couture. Le fond se veut néanmoins bon enfant, cocasse et pédagogique, afin d’illustrer les talents liés à cet art tout en livrant un message politique. « La version française est décrite comme d’utilité publique, en permettant, à travers la voix des concerné·e·s, d’expliquer les difficultés, souffrances et réalités de la communauté. Transition de genre, situation des personnes racisé·e·s, problèmes de santé mentale… Juste vivre peut être un parcours, dans une société normée qui oscille entre tolérance hypocrite et refus catégorique de certaines de nos identités. Par exemple, le traitement infligé aux personnes intersexe et les offensives menées depuis les plus hautes sphères de l’État en témoignent » précise un organisateur.
Rappelant aussi que le parti souhaite s’investir fortement auprès des luttes LGBT+ et queer, disposant d’ailleurs d’un groupe de réflexion consacré à cet effet. « L’objectif est d’apporter des solutions législatives concrètes, en nous faisant également le relai des revendications et menaces qui planent. Principalement composé de camarades elleux-mêmes intéressé·e·s, il en est dernièrement sorti un livret thématique où sont présentées nos nombreuses propositions sur ces questions. C’est donc en toute logique que nous avons saisi cet évènement, qui est pour nous un formidable vecteur d’éducation populaire dans la France des années 2020 » complète un référent. Mais si la célèbre Soa de Muse, participante de la première saison, avait pu se produire sur la scène parisienne de « LFI » lors de la fête de la musique, sur place, en revanche, aucune représentation n’a pu être initiée.
« Malheureusement, c’est sans doute notre seul regret. Tout s’est engagé très rapidement, nous n’avons donc pas été en mesure d’aller plus loin en mettant sur pied des performances. La ville ne manque pourtant pas de groupes, notamment la House of Detritus et la House of Rising Stars, qui sont devenues des références. Pour la suite, nous espérons que des perspectives pourront se dégager en ce sens ! » Sachant que d’autres réunions sont à venir, avec la suite de la télédiffusion. « Le prochain rendez-vous sera à partir du 31 juillet au bar le Marulaz, toujours dans ce quartier Battant qui se veut un épicentre alternatif » achève-t-on. Une sensibilité assumée qui tranche, y compris avec les milieux de gauche encore dominés par une vision post-soixante-huitarde parfois réactionnaire, rompant avec l’inertie ambiante quant aux concepts intersectionnels encore parfois vus avec dédain et mépris.
Illustration d’en-tête : Projection du 18 juillet, au café-concert des « Passagers du Zinc ».