Près de Besançon, le projet « survivaliste et patriote » n’aura pas lieu

Dans un dossier publié le 11 juillet dernier, « le Ch’ni » révélait l’existence d’un projet « survivaliste et patriote » au cœur d’un village près de Besançon. Montée par un ancien légionnaire dont les penchants ultranationalistes étaient visibles à travers un tatouage « soleil noir » et des abonnements numériques explicites, l’association portante devait ainsi occuper un fort de la commune pour y délivrer port de l’uniforme, amour du drapeau ou encore maniement aux armes. Rapidement derrière, des militant·e·s antifascistes relayaient l’alerte, avant que d’autres titres, notamment « France 3 Franche-Comté » le 18 juillet et « l’Est Républicain » le 26 juillet, ne reprennent à leur tour l’information. Malgré les dénégations croissantes du responsable, nous avions maintenu et développé nos affirmations le 1er août dans l’attente d’un conseil municipal qui devait statuer.

Réuni·e·s ce lundi 22 septembre, les dix-neuf élu·e·s de Fontain avaient le délicat devoir de trancher du litige. Mais la décision fut claire et unanime, la totalité des représentant·e·s de la localité ayant rejeté cette implantation, comme le rapportent « l’Est Républicain » et « France 3 Franche-Comté ». Toutes et tous soulignant les mensonges et contours politiques ambigus, qui ont rompu le rapport de confiance tissé. L’instigateur, Guenaël Schivre, n’a, depuis, plus donné signe de vie, alors que les pages relatives à sa structure, dernièrement abreuvées d’intelligence artificielle, étaient à l’abandon depuis le 9 août. Celui-ci avait, toutefois, promis des poursuites judiciaires, seulement à l’encontre de notre média. Aussi, si ses premières velléités sont donc aujourd’hui définitivement compromises, le jeune trentenaire assurait avoir « des solutions de replis », ailleurs dans la région.

Mais dans un message publié hier à 20h06, le compte « Facebook » des « Cadets du Raid de France » est finalement sorti de sa torpeur. Reprenant le visuel d’un homme bâillonné sur fond du drapeau tricolore, il annonce : « Le projet est à l’arrêt complet jusqu’à nouvel ordre car repris en politique surtout attaquer ouvertement par la gauche et extrême gauche… Je vous ferait une publication détaillée expliquant ce qu’il s’est passé (dont notamment l’enfer que j’ai vécu). Mais rassurez-vous la Liberté vaincra ! » (sic). Ce à quoi plusieurs internautes ont réagi, de Benjamin M., militant conservateur, pour qui « L extrême gauche est un danger pour la France » (sic), à Manu L., ex-légionnaire, assénant que « Cette France n est plus la France de nos anciens… Des que tu te declares patriote, fière de notre histoire et de notre drapeau ! Hop directement les pauvres gauchos te tombent dessus… » (sic).

Illustration d’en-tête : Casernement de la batterie Rolland, propriété de la commune de Fontain. C’est là que le projet associatif était censé s’implanter, entre fortifications et forêt – Patrifor/cc-by-sa-4.0.