Le photoreportage du mois : affaire Péchier. Jour 1 du procès

Le 8 septembre s’est ouvert le procès de l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier en cour d’assises, au tribunal de Besançon. Celui qui était arrivé à Besançon en 2005 est accusé d’avoir empoisonné, avec préméditation, trente patient·e·s et d’avoir donné la mort à douze d’entre elleux, entre octobre 2008 et janvier 2017. En ce premier jour de procès et en images, le Ch’ni vous fait entrer ce mois-ci dans l’aile historique du tribunal judiciaire de Besançon et vous fait voir là où vont se dérouler les débats jusqu’à la mi-décembre.



Frédéric Péchier avait pris ses quartiers dans deux cliniques privées de la ville, la clinique Saint-Vincent et la Polyclinique de Franche-Comté. En tant que médecin anesthésiste, il avait la principale responsabilité de veiller au bon déroulement des interventions en bloc opératoire lors desquelles il administrait aux patient·e·s des produits anesthésiants. En 2017, les soupçons d’empoisonnement se tournent vers cet homme. Après que deux signalements ont été lancés par l’Agence régionale de santé (ARS) et la clinique Saint-Vincent au parquet de Besançon suite à deux événements indésirables graves (EIG) suspects, une enquête préliminaire a été ouverte. Celle-ci, en l’espace d’un mois et demi, va permettre de faire le lien avec six autres EIG. M. Péchier est mis en examen pour sept empoisonnements. En 2019, alors que l’enquête se poursuit, dix-sept autres faits d’emprisonnements ayant provoqué des arrêts cardiaques lui sont imputés. En mars 2023, six autres faits sont ajoutés à la liste. À l’été 2024, dans l’ordonnance de mise en accusation du procureur de la République de Besançon, Frédéric Péchier apparait comme être le seul accusé.





Comme dans tous les procès d’envergure, la première journée est consacrée aux questions administratives et de procédure. La désignation de jurés qui participeront au jugement de M. Péchier à été un moment marquant de cette journée. Ainsi, comme dans tous les procès en assises, un jury populaire, issu de la société civile, va concourir au jugement en assistant à toutes les audiences. Renvoyé devant une cour d’assises, car les faits qui sont reprochés à l’anesthésiste sont passibles de réclusion criminelle à perpétuité, M. Péchier sera jugé par six juré·e·s et trois juges professionnel·le·s, toustes ayant la même voix.













Les victimes présumées de l’ex-anesthésiste étaient âgées au moment des faits de 4 à 89 ans. Après plus de huit années d’enquête, et des années pour comprendre ce qui a bien pu se passer, les victimes, à l’issue du procès, auront une réponse judiciaire aux drames qu’elles ont endurés.


Assister au procès
La justice étant rendue « au nom du peuple français », la publicité (le fait que les procès aient lieu en public) est un des grands principes de la justice en France. Sauf exception, lorsque les procès se tiennent à huis-clos, il est possible d’assister gratuitement aux audiences.
Les audiences pour le procès Péchier se tiennent tous les jours, sauf exceptions, à partir de 9h. Il est tout a fait possible d’y assister aussi bien quelques minutes que plusieurs heures. Par ailleurs, pour connaitre l’avancement du procès, le suivi des audiences est assuré par une bonne partie de la presse locale.