À l’UFR-SLHS Mégevand, le mouvement étudiant se poursuit

Au sein de l’UFR-SLHS de Besançon, l’initiative « bloquons le pays » subsiste encore aujourd’hui. Sous la forme d’une « fac occupée mais pas fermée », les étudiant·e·s entendent ainsi maintenir le souffle politique, social, international qui les a porté·e·s durant le mois de septembre. Avec ses hauts et ses bas, certes. Entre démobilisations et soubresauts gouvernementaux, le cap fut néanmoins tenu. « Une banalisation nous a été accordée vendredi dernier, où nous avons pu animer la fac. Se sont alors déroulés des cours de flamenco, une visite de patrimoine, des cours de philosophie politique, atelier crêpes, etc » précisent ainsi les révolté·e·s.
Aux barricades, cohabitation et dialogue ont donc été préférés. Ce qu’avait à nouveau acté l’assemblée de lundi dernier, avec une journée le 15 octobre mêlant maintien des cours classiques et activités militantes telles qu’ateliers, projections, formations alternatives. Mais, cette fois, les protagonistes, renouvelant leur entrevue avec la direction, la vieille, auraient essuyé un refus sec, les membres de la délégation ayant leur identité relevée avec la promesse de sanctions disciplinaires. Provoquant une riposte des contestataires, qui ont dénoncé la situation et organisé le blocage complet du site Mégevand.
« Nous nous retrouvons menacé·e·s par l’administration, qui ne veut pas communiquer sur ces actions, ni banaliser, ni entendre ce mouvement de solidarité » précisent les intéressé·e·s, faisant aussi état de violences perpétrées par des apprenant·e·s. Ce matin, les salles de classe ont repris leur cycle. Mais les plus téméraires restent déterminé·e·s, une liste de revendications ayant été publiée. Arrêt du partenariat avec « Thalès », mise en place d’outils libres à la place de « Microsoft », titularisation des contractuel·le·s, conseil d’administration excluant les entreprises privées, en sont autant de déclinaisons universitaires.
Un horizon qui ne se limite pas aux amphithéâtres, retrouvant, entre autres, abrogation de la réforme des retraites, revalorisation des minimas salariaux, mise en place d’un salaire étudiant à minima équivalant au seuil de pauvreté, abrogation de Parcoursup, investissements significatifs dans les services publics, condamnation des traques orchestrées contre les enseignant·e·s taxé·e·s « d’islamo-gauchisme » ou « d’antifascisme », lutte contre la montée du racisme et des LGBT+phobies notamment d’état, ou encore arrêt des logiques militaristes et soutien aux peuples opprimés dont Palestine, Yémen, Ukraine, Soudan…
Illustration d’en-tête : Banderole dressée devant l’UFR-SLH Mégevand, lors de l’occupation du 10 septembre 2025.