En quête d’inspiration sur la délinquance juvénile, Ludovic Fagaut s’associe avec un homme condamné pour « violences conjugales »

À travers les réseaux sociaux, le prétendant de droite au poste de premier édile abreuve sa communauté d’idées, d’analyses et de coups de gueule. Avant-hier sur son compte « Facebook », l’intéressé évoquait lors d’un voyage sa visite d’un centre marocain destiné aux « jeunes en situation de rupture, souvent confrontés à la délinquance ou à des parcours de vie chaotiques ». Une expérience si marquante qu’elle l’a amené à en tirer de précieux enseignements, concluant même sur « une source d’inspiration pour nos actions à mener Ville de Besançon » (sic). Mais, comme il l’expose lui-même, cette escapade s’est surtout faite en compagnie de « son ami » Bilel Latreche. Un boxeur multi-titré avec lequel il prend régulièrement la pose ces dernières années, qui est surtout épinglé dans plusieurs affaires particulièrement sulfureuses.

Le 8 août dernier, le jurassien était ainsi jugé pour « violences conjugales ». Une agression commise sur son ex-épouse remontant au 17 février précédent, qu’il conteste. Mais, avec un examen médical assorti d’une « interruption totale de travail » de vingt-et-un jours, sa version d’une « légitime défense » n’a toutefois pas convaincu. Le tribunal l’a reconnu coupable en première instance, écopant de six mois de prison avec sursis et de huit cents euros de dommages et intérêts, ainsi que d’une suspension de ses fonctions de « chargé de mission en prévention sociale » auprès de la ville de Dole. Appel a depuis été interjeté, Bilel Latreche étant ainsi présumé innocent jusqu’à que sa culpabilité définitive ne soit acquise. Mais, déjà, d’autres accusations sont depuis apparues, notamment pour de potentiels détournements de fonds publics.

Alors que Ludovic Fagaut affirmait, le 25 mai 2023, qu’une mise en cause par la police valait disqualification, cette fois, visiblement, ce palmarès pourtant très médiatisé ne lui a pas posé pas de problèmes. Quitte à rêver, ensemble, d’un projet visant à « offrir un cadre structurant, des règles claires, et surtout un accompagnement vers l’insertion professionnelle ». Oubliant qu’au-delà d’une prise en charge sur les effets, il est aussi nécessaire de questionner les causes, comme les brutalités domestiques, lesquelles forment un facteur lourd quant à bien des souffrances et destinées. Une négligence incompréhensible, d’autant plus que le prétendant à la mairie est aussi vice-président au conseil départemental du Doubs quant « au retour à l’emploi, l’insertion et l’action sociale »… collectivité en charge, aussi, de la protection de l’enfance.


Illustration d’en-tête : Ludovic Fagaut (deuxième, au centre-gauche) et Bilel Latreche (quatrième, à l’extrême droite) le 30 octobre dernier lors de leur visite commune d’un centre juvénile au Maroc – capture d’écran du compte « Facebook » de Ludovic Fagaut.