Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le 17 mai a aussi donné son nom au collectif chargé, à Besançon, d’organiser la marche des fiertés. Logiquement, ce samedi, une large manifestation parcourait donc les rues du centre, dans un cadre à la fois militant et festif. Environ deux mille participant·e·s étaient comptabilisé·e·s selon divers recoupements, doublant les chiffres de 2024. Avec, en tête, un sound system de « DJ rapzouz », le deuxième camion, animé par « Lucie Dernière Minute », étant malheureusement tombé en panne à la Gare d’Eau. Mais pas de quoi gâcher l’ambiance, au paroxysme durant les deux heures de déambulation.

Lors des prises de parole, le contexte géopolitique est revenu avec insistance. L’instauration d’une « internationale fasciste » inquiétant fortement la communauté LGBT+, particulièrement visée par les mesures discriminatoires mises en place par ces régimes. « En Russie, aux États-Unis, ou dernièrement au Royaume-Uni, ces offensives se déploient en impactant durement les personnes trans et exilées. Ces restrictions peuvent également nous toucher demain, ce que nous appelons acquis doit être défendu » résumait ainsi Steph’ Barbot de « Nouvel Esprit ». Une ligne partagée par l’ensemble des organisations qui se sont ensuite exprimées, exhortant à la « résistance et la solidarité ».

Un climat difficile qui n’est pas sans échos locaux, puisque deux alertes ont été partagées les 26 avril et 5 mai concernant des guets-apens dans la capitale comtoise. Durant le défilé, d’autres confiaient d’ailleurs plus largement leurs préoccupations à l’approche des échéances municipales. « Si Ludovic Fagaut remportait la mairie, est-ce que cette mobilisation pourrait encore exister ? Il fut un partisan de la Manif pour Tous, certes il y a dix ans, mais depuis il n’est jamais revenu sur le sujet. Alors, on peut s’interroger : sera-t-il à nos côtés en cas d’agressions, son administration va-t-elle célébrer des unions, qu’en est-il du changement d’état-civil ? » demande un membre du « Cercle ».

Si les plus jeunes sont très présent·e·s et à l’aise dans les références intersectionnelles et antifascistes, quelques ancien·ne·s sont également de la partie. Comme Brigitte, septuagénaire, passée par le mouvement des « gilets jaunes », qui tenait à faire un « bout de trajet » entre Révolution et Battant. « J’avoue, je suis souvent dépassée par cette matière. Mais je voulais quand même essayer de comprendre ces thématiques, peu abordées dans ma génération » explique-t-elle. Épicentre de cette date, le parc Chamars a accueilli le village associatif ainsi que la scène destinée aux spectacles et concerts. Stands d’information, drag show, musiques populaires ou revisitées, clôturant la soirée.


Illustration d’en-tête : Aperçu du cortège, au niveau de la rue Maurice Sarrail.

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