Ce samedi après-midi dans la capitale comtoise, un tournoi de football solidaire était dédié aux couleurs palestiniennes. Sous l’égide du « Parti Communiste Français » (PCF), des « Jeunesses Communistes » (JC) et de « l’Association France-Palestine Solidarité » (AFPS), la journée visait en effet à impliquer la population, par le sport, dans la défense de cette cause, très prégnante à Besançon. Si le projet était fixé de longue date, le contexte local a agi en détonateur. « Dans un geste symbolique fort, la municipalité a hissé un étendard palestinien. Il n’a fallu que cinq jours pour que la droite, la préfecture et la justice obtiennent son retrait. Face à cette invisibilisation, nous devons afficher massivement ce drapeau à nos fenêtres » tonnait Jean-Michel de l’AFPS.

Une introduction donnant le tempo, accompagnée d’une brève perspective historique et de l’observation d’une minute de silence. Avant le coup de sifflet, lançant le jeu. Les premières bribes de cet évènement ont été posées il y a bientôt trente ans, par des habitant·e·s de quartiers et des sympathisant·e·s rouges. « J’étais à l’un des premiers matchs sur la Bouloie, de mémoire c’était il y a vingt-huit ans. Après l’échec des accords d’Oslo et l’assassinat de Yitzhak Rabin, on voulait contribuer modestement au processus de paix. Mais à l’époque, tout ça était très informel ! » tente de reconstituer un ancien. La version actuelle a été remise en place de 2015 à 2019, puis à nouveau depuis 2024, avec un projet cadré au cœur du complexe sportif de Saint-Claude/les Torcols.

« Cette année, il y a seize équipes. C’est un record, les sollicitations étaient telles qu’on a rapidement atteint le maximum des capacités. À ce rythme, on devra probablement revoir l’organisation pour la prochaine édition, ce qui montre une réelle demande. Les bénéfices ainsi récoltés iront directement à l’UNRWA, un programme de l’ONU essentiel pour l’aide humanitaire, en particulier à Gaza » relate Inès Khodja. Avec les remplaçant·e·s, ce sont près de cent cinquante participant·e·s qui étaient ainsi sur le terrain ; soutien des supporters/supportrices, présence de différents stands, conférence de la grande-reportrice Rosa Moussaoui, complétant le (riche) panorama du jour. Acter une date en plein été caniculaire avait tout du pari, mais il semble ici largement rempli.

« Notre force, c’est d’entraîner un public qui ne serait probablement pas venu autrement. Les manifs c’est très bien, mais c’est un mode d’action propre à la sphère militante. Il y a beaucoup de jeunes, de daron·ne·s, de personnes racisé·e·s, qui veulent vraiment aider et concourir, mais qui ne se sentent pas d’aller tacler le pavé. Par ce biais, au plus près de la vie quotidienne de la cité, tout le monde peut se sentir à l’aise. On aperçoit d’ailleurs une réelle mixité aujourd’hui, sociale, culturelle, politique » s’enthousiasme l’adjoint Hasni Alem. Une analyse partagée sur place, les groupes constitués renvoyant d’ailleurs par exemple au « Red Star », à la variété africaine, aux fennecs d’Algérie, aux parents d’Arènes, à la génération 2009, à la « Palesteam », ou encore aux antifas…

 

Illustration d’en-tête : Aperçu des stands PCF/JC/AFPS, avec diverses bannières relatives au « Red Star » et à Gaza.

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